CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE (1804-1869)
J'étais un arbre en fleur où chantait ma jeunesse,
Jeunesse, oiseau charmant, mais trop vite envolé,
Et même, avant de fuir du bel arbre effeuillé,
Il m'avait tant chanté qu'il se plaignait sans cesse.
.
Mas sa plainte était douce, et telle en sa tristesse
Qu'à défaut de témoins et de groupe assemblé,
Le buisson attentif avec l'écho troublé
Et le coeur du vieux chêne en pleuraient de tendresse.
.
Tout se tait, tout est mort! L'arbre, veuf de chansons,
Etend ses rameaux nus sous les mornes saisons;
Quelque craquement sourd s'entend par tervalle;
.
Debout, il se dévore, il se ride, il attend,
Jusqu'à l'heure où viendra la corneille fatale
Pour le suprême hiver chanter le dernier chant.
J'étais un arbre en fleur où chantait ma jeunesse,
Jeunesse, oiseau charmant, mais trop vite envolé,
Et même, avant de fuir du bel arbre effeuillé,
Il m'avait tant chanté qu'il se plaignait sans cesse.
.
Mas sa plainte était douce, et telle en sa tristesse
Qu'à défaut de témoins et de groupe assemblé,
Le buisson attentif avec l'écho troublé
Et le coeur du vieux chêne en pleuraient de tendresse.
.
Tout se tait, tout est mort! L'arbre, veuf de chansons,
Etend ses rameaux nus sous les mornes saisons;
Quelque craquement sourd s'entend par tervalle;
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Debout, il se dévore, il se ride, il attend,
Jusqu'à l'heure où viendra la corneille fatale
Pour le suprême hiver chanter le dernier chant.
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