jueves, 22 de enero de 2009

JEAN DE LA FONTAINE - La chêne et le roseau

JEAN DE LA FONTAINE (1621-1695)
La chêne et le roseau

Le Chêne un jour dit au Roseau :
"Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête:
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir:
Je vous défendrais de l'orage;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos;
Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.

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La encina y la caña.
  
Dijo la encina a la caña: “Razón tienes para quejarte de la naturaleza: un pajarillo es para ti grave peso; la brisa más ligera, que risa la superficie del agua, te hace bajar la cabeza. Mi frente, parecida a la cumbre del Cáucaso, no solo detiene los rayos del sol; desafía también la tempestad.
    Para ti, todo es aquilón; para mi céfiro. Si nacieses, al menos, al abrigo de mi follaje, no padecerías tanto: yo te defendería de la borrasca. Pero casi siempre brotas en las húmedas orillas del reino de los vientos ¡injusta ha sido contigo la naturaleza!
    -Tu compasión, respondió la caña, prueba tu buen natural; pero no te apures. Los vientos no son tan temibles para mi como para ti. Me inclino y me doblo pero no me quiebro. Hasta el presente has podido resistir las mayores ráfagas sin inclinar el espinazo; pero hasta el fin nadie es dichoso”.
    Apenas dijo estas palabras, de los confines del horizonte acude furibundo el más terrible huracán que engendró el septentrión. El árbol resiste, la caña se inclina; el viento redobla sus esfuerzos, y tanto porfía, que al fin arranca de cuajo la encina que elevaba la frente al cielo y hundía sus pies en los dominios del tártaro".
---Fin---

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